I like me better when I'm with you
feat. @ri dohyun // début août 2021

Le soleil s’est couché depuis un moment sur la plage, mais l’air reste malgré tout agréable. L’été touche à sa fin d’ici quelques semaines mais Yeji a l’impression d’être encore au début de la saison tellement les températures sont encore chaudes la nuit tombée. Son regard, empli d’une certaine ivresse, se perd dans l’immensité de la mer, et son sourire ne disparaît pas de son visage. Elle se sent légère, comme si elle n’avait jamais été aussi heureuse de sa vie ; l’après-midi avec Dohyun s’est déroulé comme dans ses rêves les plus fous, ceux qu’elle fait depuis qu’elle est adolescente. Des années qu’elle le regarde avec des cœurs dans les yeux, mais jamais elle n’a senti qu’ils étaient si proches l’un de l’autre, et cette pensée suffit à diffuser une chaleur agréable dans tout son corps, qui n’a rien avoir avec la chaleur extérieure ou l’alcool qu’elle a bu. « I feel soooo good » s’exclame-t-elle dans un soupir de plaisir, un immense sourire qui éclaire son visage quand elle tourne la tête vers Dohyun pour croiser son regard. « I just wish today would never end. I don’t want to go back to where we belong » Et par cette phrase ambiguë, elle parle non seulement du palais, mais aussi de leur relation, celle de garde et princesse qu’ils sont supposés partager, cette limite que Dohyun n’a jamais voulu franchir.

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feat. @khan yeji // début août 2021

Un sourire tranquille sur ses lèvres, les pas tranquilles qui se succédaient sur la plage, les chaussures tenues dans une main… le regard sur la silhouette de Yeji, ses cheveux balayés par le vent et ses yeux pétillants sur l’horizon. Il faisait sombre, la lune était de sortie depuis déjà quelques temps, mais il avait l’impression que tout était pourtant si coloré. Devant lui s’étendait la vision d’un tableau, d’un tableau qu’il se serait bien amusé à peindre si seulement il avait été peintre (mais non, il était un garde et Yeji, une princesse). Peut-être aurait-il peint toute la journée qu’ils avaient passé, en fait, parce que la journée entière semblait être tirée d’un rêve. Tout s’était trop bien passé, avec les sourires de Yeji et son cœur qui battait si fort. Il n’était même plus capable de savoir s’il sentait ses joues rougir à cause de l’alcool ou de ses émotions, mais ce n’était pas si grave (saoul ou pas, il n’était pas aux côtés de Yeji en tant que son garde, pour une fois ; en tant que quoi, alors ?).

Leurs regards se croisèrent et le sourire de Dohyun s’élargit. Quand sa princesse était contente, lui aussi l’était. « Me too, » avoua-t-il. Les murs cloisonnés du palais, l’attitude à adopter en la présence de son Altesse… Aujourd’hui avait été si tranquille que Dohyun aurait pu en oublier son rôle ; mais non, il n’oublierait pas, parce qu’il s’était juré de protéger Yeji. « We should head home soon, though. » La responsabilité pesait sur ses épaules. Ne le quittait jamais. « I promised to bring you back at ten. » Il jeta un œil à sa montre. Ils avaient encore trente minutes et après, ils devaient se mettre en route pour revenir au palais. Dohyun poussa un léger soupir, puis s’assit dans le sable. Le sable froid chatouillait ses pieds, le vent caressant son visage. Il tourna la tête vers Yeji, lui souriant doucement. « You don’t really get to see the sea often, do you ? It’s really pretty, at night. » Like you, the one time I caught you as Minseo. You shone as brightly as a star that night, and since then, you never stopped.

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feat. @ri dohyun // début août 2021

Yeji a l’impression d’étouffer dès qu’elle est au palais. Étouffée par son rang, par les regards qui se tournent vers elle, par les responsabilités, par les attentes, par les gardes, par les interdictions – elle en parle avec légèreté à la moindre occasion, mais au fond ça lui pèse. On lui reproche d’être une rebelle sans réelle motivation, d’être une gamine qui cherche la contradiction partout où elle peut la trouver, mais la réalité, c’est que tout ce qu’elle veut, c’est ressentir cette ivresse plus souvent. Elle ne parle pas de l’ivresse de l’alcool ; elle parle de cette impression que le monde lui appartient. Que dans l’immédiat, elle peut faire ce qu’elle veut, être qui elle veut, que ce moment lui appartient – à elle et à Dohyun.

Mais le jeune homme n’a pas la tête dans les nuages, comme elle – lui a la tête sur les épaules, comme toujours. « Yeah, whatever » répond-elle, les yeux qui se lèvent au ciel. Elle n’a pas la moindre idée de qu’elle heure il est : ça pourrait être huit heures comme onze heures du soir, ça reviendrait au même pour elle. Elle ne veut pas savoir combien de temps il lui reste jusqu’à dix heures, jusqu’à ce que le carrosse se transforme en citrouille. Alors elle ne demande pas, ne commente pas davantage et s’assied aux côtés de Dohyun, sur le sable. « I don’t get to see the world often, to be honest » surenchérit-elle, avec une amertume mal dissimulée, qu’elle chasse aussitôt. Ce soir, elle n’est pas Khan Yeji. Elle n’est pas non plus Kim Min Seo. Elle est les deux à la fois et aucune en même temps. « Oppa, » commence-t-elle, le regard plongé dans l’obscurité des yeux de Do Hyun. À travers les pupilles du garde du corps, elle se voit elle. D’abord enfant, ensuite adolescente, sous la forme de Min Seo et puis sous celle de Yeji. L’espace d’un instant, elle se demande qu’est-ce qu’il voit quand il la regarde. Une enfant ou une jeune femme ? Min Seo ou Yeji ? Elle a l’impression qu’aucune réponse ne pourrait la satisfaire, et paradoxalement, que n’importe quelle possibilité lui plairait. Du moment qu’il la regarde. « I wish I weren’t a princess. I wish I would be nothing at all » continue-t-elle, et son sourire s’évapore. « When I’m with you, I feel like it would be okay to be nothing to the World, as long as I’m something for you. » confie-t-elle, avec une facilité déroutante. Habituellement, Yeji est à la fois franche et menteuse. Elle dit tout ce qu’elle pense et cache tout ce qu’elle ressent. Mais ce soir, l’ivresse aide. L’ivresse de l’alcool. L’ivresse du moment. L’adrénaline de l’instant, sa nature éphémère.

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feat. @khan yeji // début août 2021

Dohyun sourit légèrement à la réaction de Yeji. Toujours une gamine, celle-là (mais il ne l’aimerait pas si elle n’était pas comme ça). « I don’t get to see the world often, to be honest » Son sourire tomba de ses lèvres, dur rappel de la réalité. C’était vrai qu’en tant que princesse, Yeji n’avait pas le droit d’être trop souvent dehors, et si elle l’était, elle devait être accompagnée, protégée. Dohyun ne pourrait jamais comprendre à quel point ça devait être dur à vivre, mais il voulait tout faire pour que Yeji se sente le plus à l’aise. Si elle n’était pas heureuse, il n’était pas heureux non plus. Ça pourrait simplement être dans son cadre de devoir de protection, mais il savait depuis un moment que ce n’était pas que ça.

Il ne répondit rien et se contenta de la regarder quand elle l’appela. Il croisa ses yeux, les yeux étincelants de Yeji, ceux-là qu’il aimait tant voir pétiller de joie, de colère, de ruse. En fait, il avait toujours aimé ses yeux, peu importe de quelle lueur ils brillaient : parce que ces yeux étaient les yeux de Yeji, et qu’ils étaient si beaux (si belle). Mais maintenant, ce n’était plus que les yeux de Yeji qui pétillaient ; il y avait son cœur à lui aussi, qui pétillait avec. Il était un peu dérouté par cette franchise soudaine, ces mots de la part de Yeji, et en même temps, il avait envie de se laisser porter. Comme un bateau dans la mer, se laisser porter par l’ambiance, les courants. Il ne devrait pas faire ça, il devrait garder une distance de sécurité entre lui et Yeji ; mais tout lui criait de ne pas le faire. L’alcool dans son sang l’aidait sûrement à faire des choix, choix qu’il regrettera peut-être plus tard. Mais le plus tard n’était pas maintenant, et à cet instant-là, Dohyun n’avait pas envie d’installer ce périmètre de sécurité entre eux : il voulait l’installer autour d’eux. Pour que personne ne puisse les déranger, pendant ce moment si intime. Il esquissa un sourire. « You will always be something for me, princess. » Il passa une mèche de cheveux rebelle de Yeji derrière son oreille, la main restant un peu trop longtemps sur la joue de Yeji, les doigts effleurant un peu trop sa peau. « But if you weren’t a princess, maybe you and I would’ve never met. I’m an ex noble, after all. So, even if it’s hard for you, I’m glad you're a princess. I’m glad I met you and can now serve you as your guard, and could protect you since you were a child. » Il plaça sa main sur le sable, peut-être un peu trop proche de celle de Yeji. « You’re very precious to me, Yeji. » Ce soir-là, les yeux de Dohyun étincelaient tout autant que ceux de Yeji.

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feat. @ri dohyun // début août 2021

Princess Ce titre qu’elle maudit à chaque seconde de sa vie sonne si bien dans la bouche de Dohyun. À chaque fois qu’il l’appelle comme ça, être une Khan n’a plus l’air d’être une malédiction. À l’entente du mot, un sourire apparaît sur ses lèvres, le même qu’elle fait depuis qu’elle est enfant quand Dohyun l’appelle. Cependant, le sourire s’envole à peine quelques secondes plus tard, à l’instant même où elle sent la main du garde toucher ses cheveux, caresser sa joue. Ce n’est pas la première fois qu’il touche son visage, mais ça n’a rien avoir avec les fois précédentes. Ce soir, tout est différent. Pour une raison étrange, elle en est certaine.

Le sourire complètement volatilisé de son visage, la jeune femme écoute avec attention la réponse du garde. Elle ne l’a jamais entendu prononcer de tels mots et elle parvient difficilement à cacher ce qu’elle ressent : la chaleur qui naît dans sa poitrine et remonte sur ses joues, le coeur qui bat plus rapidement que jamais. En l’espace de quelques secondes seulement, elle a l’impression que l’atmosphère a pris vingt degrés tellement il fait chaud, mais elle sait que ce ressenti n’a rien avoir avec la météo, ni avec l’alcool. Ses yeux sont perdus dans l’immensité des pupilles de Dohyun et elle n’arrive pas à les détourner. Malgré ça, elle perçoit avec précision où se situe la main du jeune homme dans le sable. En fait, elle ressent tout de façon décuplée. La chaleur de la main de Dohyun, à quelques centimètres de la sienne ; la chaleur de son corps, aussi. Il lui semble même sentir la chaleur de son souffle. « You’re right » répond-elle dans un murmure, consciente qu’elle n’a pas besoin de parler fort pour être entendue. Durant les quelques secondes de pause qu’elle marque, elle entend les bruits de la mer remplir son silence, le vent frais caresser son visage chaud. « Just for meeting you, it’s worth being a princess and going through it all » Elle meurt d’envie de bouger sa main, pour le toucher ; de bouger son corps, pour le toucher ; de bouger sa tête, pour le toucher. Elle meurt d’envie de rompre le moindre espace entre eux, mais le courage lui manque. Tout est différent ce soir, elle en est sûre, mais si elle brisait tout en allant trop vite, impatiente comme elle est ? Elle ne se le pardonnerait jamais.

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feat. @khan yeji // début août 2021

Peut-être qu’aujourd’hui, Dohyun se tenait un peu plus proche de Yeji. Peut-être que sa main était un peu plus proche de la sienne. Peut-être que son regard se faisait plus doux. Que son sourire restait plus longtemps sur ses lèvres. Il y avait quelque chose d’étrange dans l’atmosphère, et Dohyun ne savait pas si c’était lui qui l’imaginait, ou si c’était réel. Si Yeji ressentait ça, aussi. Il lui sourit légèrement, ses yeux souriant avec ses lèvres. « You’re cute. » Il avait envie de se noyer dans son regard, de s’approcher davantage (mais est-ce qu’il y avait droit ?). Il ne devrait pas, il s’était promis de garder ses sentiments pour lui, car Yeji était une princesse, Yeji était supposée être une petite-sœur et sa protégée, rien de plus. Pourtant, dieu qu’il avait envie de briser tout ça, ce soir. Briser cette limite, passer à un autre stade de relation, quitte à casser la stabilité qu’ils avaient actuellement. De toute manière, Yeji n’aimait pas la stabilité. « Are you cold ? » murmura-t-il. Comme une excuse pour se rapprocher d’elle, il posa sa main sur la sienne, délicatement. Rien à voir avec ce qu’il faisait quand ils étaient enfants, quand il prenait sa main pour jouer ensemble, pour s’assurer qu’elle ne se perdrait pas derrière lui. « I didn’t bring my jacket with me, today. Maybe I should have. What do you think ? » Il fit perdre son regard dans le sien, regard rempli d’une émotion que Yeji n’avait sûrement jamais dû voir dans ses yeux : celle du désir.

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feat. @ri dohyun // début août 2021

Les mots résonnent à ses oreilles mais elle met un moment à vraiment les comprendre. Son corps, lui, réagit de suite. Soudainement, il fait encore plus chaud qu’avant — ses joues sont tellement brûlantes qu’elle est certaine d’être toute rouge, et son coeur bat si fort qu’elle l’entend par-dessus le bruit des vagues. You’re cute. Des mots qu’elle a entendus si souvent, de tellement de bouches différentes. Même de sa part à lui, elle l’a déjà entendu. Quand elle était enfant, qu’elle faisait tout pour être bien vue par dohyun oppa. Les mêmes mots peuvent avoir une portée si différente, dès l’instant où l’ambiance est nouvelle. Ce soir, il ne dit pas ça avec un sourire affectif ni avec une voix taquine. Ce soit, il ne la sert pas dans ses bras pour calmer son caprice.

À l’instant où elle sent la main de Dohyun sur la sienne, Yeji ne réfléchit pas plus longtemps. Elle tourne main pour attraper celle de Dohyun et la serrer. Pendant de longues secondes, elle garde le silence. Son regard en dit davantage que ce qu’elle ne pourra jamais formuler à haute voix. « The wind is cold indeed » dit-elle finalement, au bout d’un moment, un sourire qui a réapparu sur ses lèvres. Le vent est froid, mais elle étoufferait si ça n’était pas le cas. Elle a l’impression que c’est uniquement grâce à cette brise fraîche qu’elle ne suffoque pas. « But I don’t really care about the wind » complète-t-elle, la voix fébrile ; et pour ainsi dire, il n’y a qu’une chose qui compte pour elle dans l’instant présent, et c’est lui. Pas même la mer, qu’elle n’a pas l’occasion de voir souvent, n’attire son attention. Elle ne voit que le garde, son visage, son regard, ses lèvres. Sa présence en entier, qui a l’air de se faire plus imposante ce soir que jamais.

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feat. @khan yeji // début août 2021

Comme par automatisme, la main de Dohyun vint serrer celle de Yeji en retour, comme si leurs mains avaient toujours été faites pour être ensemble (collées l’une à l’autre). Petits, Dohyun serrait la main de Yeji pour être sûre qu’elle ne se perdrait pas : aujourd’hui, il la serrait pour être sûr que lui ne se perdrait pas. Et pourtant, ça ne marchait pas : comme à l’époque où Yeji réussissait toujours à se défaire de son emprise et à courir, libre, devant lui, en riant à gorge déployée, son cerveau ne parvint pas à ne pas se laisser enivrer par Yeji. Il se noyait dans son regard, se noyait sur son visage, sur ses lèvres. Sa voix flottait à ses oreilles, se baladait tranquillement dans son cerveau, envahissait paisiblement son esprit. Il sourit légèrement, intoxiqué par l’alcool, et peut-être bien par Yeji, aussi. « Me neither. But I don’t want you to catch a cold... » Sa main libre vint une nouvelle fois caresser sa joue, balayer de son visage ces mèches rebelles qui couvraient sa peau, et, oh, peut-être se tenait-il trop près d’elle, puisqu’il ne ressentait plus le froid du vent : il ne ressentait plus que la chaleur du souffle de Yeji. Il ne voulait pas qu’elle ait froid, voulait surtout se tenir plus près d’elle, pour la réchauffer, les réchauffer… alors il l’embrassa.

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feat. @ri dohyun // début août 2021

La jeune princesse n’a jamais eu autant conscience de chaque partie de son corps. Elle sent la chaleur de la main de Dohyun dans la sienne, la chaleur de son souffle contre son visage, des fourmillements qui viennent de son coeur et descendent jusqu’à ses pieds. Elle a l’impression d’avoir la tête qui tourne tellement elle est dépaysée : elle ne voit plus que Dohyun, et il n’y a que lui qui importe. Même en essayant de se focaliser sur autre chose ((la plage, la mer, le ciel)), ses yeux restent obstinément accrochés à ceux de Dohyun. Elle est hypnotisée, à sa merci, c’est en tout cas son impression. Quand les doigts du garde se posent sur sa joue, leur fraîcheur contraste avec l’excessive chaleur des joues de Yeji et à ce ressenti, des frissons traversent tout son corps. Elle en oublie même de respirer : son souffle se coupe un court instant, avant de reprendre, saccadé, faible. Tout cet instant est rythmé par les pulsations de son coeur si fortes qu’elle a l’impression que son corps entier bat. Le son est si fort qu’elle entend sans vraiment entendre ce que lui répond Dohyun — et pourtant, à l’instant où il l’embrasse, tout disparaît. Ses yeux se ferment tout seuls et elle ne voit plus rien, mais c’est comme si elle voyait tout à travers ses sens. Les battements de son coeur disparaissent aussi ; ou, en tout cas, elle est tellement préoccupée par les centaines de nouvelles sensations qu’elle ne les entend plus.

Elle ne se demande pas ce qui se passe, ne doute pas une seule seconde de ce qui est en train d’arriver : c’est peut-être son premier baiser, mais elle a bien repéré que tout menait à là. S’il ne l’avait pas embrassé, elle aurait été définitivement convaincue qu’elle n’avait aucune chance avec lui. Soudainement intimidée par son manque total d’expérience, Yeji répond timidement au baiser. Si jusqu’à là, elle avait l’impression d’être si légère qu’elle pourrait s’envoler, elle a désormais la sensation d’être fortement maintenue au sol par tout ce qui bouge dans son ventre. Le baiser ne dure pas assez longtemps à son goût, mais paradoxalement, c’est comme s’il avait duré des heures. Quand ils se séparent, la jeune femme prend une grande inspiration pour combler tout l’air qu’elle n’a pas osé respirer jusqu’à ce qu’il l’embrasse, puis elle rouvre les yeux pour découvrir que leurs fronts sont collés l’un contre l’autre. La première chose qu’elle voit, ce sont les yeux de Dohyun, et elle remarque de suite qu’elle ne l’a jamais vu avec cette lueur-là de toute sa vie. Cette pensée la rend si folle de joie qu’un léger éclat de rire passe à travers ses lèvres, et très rapidement, il se transforme fou-rire qu’elle n’arrive plus à arrêter. Soudain, toutes ces années passées à imaginer les scénarios les plus romantiques auprès de Dohyun lui paraissent si dérisoires en comparaison avec la réalité, avec tout ce qui lui fait ressentir. Et elle se sent si stupide, si stupide d'avoir à ce point sous-estimé ce qu'un simple baiser de sa part pouvait provoquer chez elle.

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feat. @khan yeji // début août 2021

Dohyun avait l’impression d’avoir attendu ça toute sa vie. Son cerveau ne répondait plus à ses pensées, son corps se mouvait de lui-même, ressentait des choses qu’il ne pensait pas être capable de ressentir à ce point. Le cœur qui battait affreusement vite, les papillons dans le ventre, les mains se réchauffant, les joues rouges, la tête qui tournait presque. En fait, ça ressemblait presque aux symptômes de l’alcool, mais Dohyun savait pertinemment que ce n’était pas ça, qui lui faisait ressentir tout ça d’une façon aussi intense : c’était l’amour. C’était l’amour, qui faisait battre son cœur, et pas autre chose. C’était Yeji qui l’intoxiquait à ce point.

Un premier baiser qu’ils se partageaient, leur premier baiser à chacun, aussi. Dohyun avait peut-être embrassé une fille en primaire, mais c’était tout ce qui avait pu se passer dans sa vie sentimentale. Après, il s’était concentré sur sa carrière de garde, sur Yeji, sur son devoir. Et il s’était tellement concentré dessus qu’il avait fini par tomber amoureux d’elle, les yeux ne voyant plus qu’elle. Tout son corps en fait, ne voyait plus qu’elle, ne ressentait plus qu’elle. Ses lèvres sur les siennes sonnaient comme une délivrance, une explosion de sentiments que Dohyun avait jusque là réprimé, par peur que Yeji ne partage pas ces sentiments : mais elle répondait timidement à son baiser, elle ne le rejetait pas. Délicatement, il continua de l’embrasser sans penser à rien, sans penser aux conséquences (ce sera le lui de demain qui le fera).

Et puis, doucement, il se retira aussi, pour qu’ils reprennent chacun leurs souffles. Il ne s’éloigna néanmoins pas trop de Yeji, leurs fronts collés, suffisamment proches pour qu’on ne parvienne pas à séparer leurs deux souffles. La lueur d’adoration dans les yeux de Yeji réchauffa son cœur, fit frissonner son corps. Il commença à sourire, et ce fut l’éclat de rire de Yeji qui termina son geste. Très vite, Dohyun la rejoignit, rire contagieux, et ils se retrouvèrent à rire tous les deux, sur cette plage déserte, comme s’il n’y avait pas de lendemain, comme s’il n’y avait plus qu’eux deux, à faire face à la fin du monde (et ils en riaient).

Finalement, quand les rires se calmèrent, Dohyun retrouva un sourire sur ses lèvres, un sourire rempli de bonheur. Ses yeux pétillaient toujours, regardant Yeji comme si elle était faite de porcelaine, et il s’approcha d’elle pour l’enlacer. « Restons comme ça un peu plus longtemps. » Il n’avait pas conscience de l’heure, et peut-être devrait-il s’en soucier : mais là, Dohyun avait mis de côté son devoir en tant que garde ((il s’était transformé en homme amoureux)).