channeled your energy
feat. libre

- shit !

son pied s'envole en direction de la poubelle, résonnant dans un tintamarre des plus désagréables. elle n'hésite pas, cette fois, quand son pied s'envole à nouveau, envoyant valser un peu plus loin le couvercle de ladite poubelle. mais sa rage ne descend pas. sa fureur est toujours présente, courant dans ses veines, martelant son esprit. elle ne peut penser qu'à ça, elle voit rouge, noir, même. elle sait qu'elle va se faire engueuler, à peine elle aura passé le pas de la porte de l'appartement. et elle n'est pas certaine d'être prête à supporter ça, ce soir. elle est déjà déçue d'elle-même, déjà dégoûtée de la dernière note qu'elle a eu à son partiel. elle n'a pas besoin que ses parents lui rappellent le poids qui pèse sur ses épaules, ni combien l'avenir de sa famille dépend d'elle, dépend de ce qu'elle réussira à faire. le message reçu de la part de son grand père n'a fait que lui rappeler, alors qu'elle a décidé de décompresser, pour une fois, qu'elle ne travaille pas, ce soir-là. qu'elle s'est rendue dans un bar, avec des amis, pour le peu qu'elle a. apparemment, elle ne peut pas passer une bonne soirée, hein ? ils sont obligés de se rappeler à sa mémoire, de la forcer à se souvenir, de tout ce qu'on attend d'elle, tout ce qu'elle doit faire pour gagner leur estime... si seulement elle y parvient un jour. si noa était là, au moins. si son frère pouvait la rassurer, lui dire que ça n'est rien de grave, comme il le fait d'habitude.

mais il n'est pas là.

et hana, elle, est là. dans cette ruelle, à l'arrière du bar, à taper dans cette poubelle, qui ne lui a pourtant rien fait, si ce n'est se trouver là. elle n'a même pas de larmes à verser face à tout ça. que de la rage. son pied s'envole à nouveau en direction de la poubelle -- mais elle loupe, bêtement, se prend le mur, rageusement. merde, c'est que ça fait mal, en plus.

- uh, ça va ?

elle relève la tête, fixe la personne qui se tient un peu plus loin, dans la ruelle. elle aurait presque envie de la taper, elle aussi ; mais elle n'a rien fait. elle ne mérite pas la rage d'hana. pourtant, elle ne peut pas s'en empêcher :

- ça a l'air d'aller, sérieusement ? elle laisse un silence, pendant lequel personne ne parle, se contentant de se regarder en chien de faïence. quoi, tu veux ma photo, peut-être ?

bon. peut-être qu'elle n'avait pas besoin d'être aussi véhémente, mais... eh, peu importe.

channeled your energy
feat. @rhee hana

Écouteurs vissés aux oreilles, Minji avance dans les rues de la ville, profitant de l'heure tardive pour ne pas rencontrer trop de monde. Même s'il n'y a aucuns son dans son appareil, cela l'isole suffisamment pour qu'on ne vienne pas la déranger. Le fait de longer les murs également. Cela faisait quelques temps qu'elle n'était pas sortie dehors, seule, surtout à une heure plus raisonnable que trois ou quatre heures du matin. Mais la blonde n'avait pas de stream ce soir, et une envie de se dégourdir les jambes. Alors elle avait remontées ses longs cheveux blonds en une queue de cheval haute et enfilé une veste en cuir brune sur son top avant de sortir. Cela faisait presque une heure qu'elle se promenait et la coréenne reprenait le chemin de son appartement, rasant toujours les murs. Mais un cri de douleur la tire de son cheminement, sa tête se tournant vers la petite ruelle pour voir une femme, certainement celle s'étant fait mal. Ce n'est pas dans ses habitudes, mais la douleur qu'elle soit envers elle-même, ou les autres, elle n'aime pas ça minji. Alors elle s'approche silencieusement.

« hum, ça va ? »

La voix de la coréenne est douce alors qu'elle s'adresse à l'autre femme, inquiète qu'elle se soit véritablement fait mal. Mais la réponse agressive fait reculer minji d'un pas ou deux, avant qu'un de ses sourcils parfaitement dessinés et épilés ne se soulève, ses yeux toujours fixé dans ceux de l'autre femme.

« Désolé, je n'aurais pas du m'en mêler. Je voulais être sûre que vous n'aviez pas besoin d'aide, car trop blessée. »

Silence tendu, la langue de minji la démange. Elle n'a pas l'habitude de la laisser dans sa poche, elle essaye pourtant. Mais c'est plus fort qu'elle, la blonde ouvre finalement sa grande bouche.

« Mais, la politesse c'est élémentaire, alors la prochaine fois que quelqu'un demande avec bonne volonté, si tout va bien, ne l'envoie pas sur les roses. Conseil comme ça. »

Oups ? C'était vraiment plus fort que elle.