@Seo EdenGrâce à ses études, Maeum a malgré tout souvent l’occasion de pouvoir mettre les pieds à l’extérieur puis d’essayer de sortir de cet environnement royal dans lequel il est enfermé depuis l’enfance. Malheureusement, s’en détacher n’a jamais été simple et ce n’était pas parce qu’il exerçait à l’hôpital qu’il gagnait de cette liberté dont il avait toujours rêvé. Bien qu’il n’était pas le fils du roi, seulement son neveu, on connaissait son visage, on savait qui il était et ça lui était parfois – souvent – compliqué de travailler, d’étudier, en écoutant ces chuchotements derrière lui et en sentant ces regards posés sur sa personne. Avec le temps, il avait appris à s’en défaire, à ne pas trop s’en formaliser ou a demandé simplement qu’on s’adresse à lui comme on s’adresserait à un être-humain normal. Ce qui était beaucoup plus facile à faire quand, peu importait l’endroit où il allait, il était suivi par différents gardes du corps, révélant ainsi clairement le garçon qu’il était. Même s’il espérait pouvoir dissimuler son identité ou se faire particulièrement discret, cela lui était impossible à cause de tous ces agents qui le collaient. C’était désespérant, usant parfois, et malaisant également, surtout dans l’environnement au sein duquel il travaillait. Il y avait des personnes malheureuses, anéantis, des personnes dans des états critiques ou dans des situations délicates, et lui se retrouvait là, à s’afficher sans en ressentir une véritable envie, pourtant. Son statut de prince, il ne l’appréciait guère et c’était probablement la raison pour laquelle, il se montrait parfois irresponsable. Il ne désirait qu’être libre, qu’être tranquille, qu’être lui, simplement lui, sans avoir besoin de se justifier ou d’être constamment surveillé.
Voilà pourquoi, encore et toujours, ce soir également le jeune homme avait quitté le palais, parvenant à se défaire de la surveillance de ses gardes. Il était malin, bien plus que ce qu’il ne laissait transparaître sur son visage souvent sans grande expression, et peu importait les années qui s’étaient écoulées, il réussissait toujours à inventer différents stratagèmes pour s’échapper. Certes, il n’était pas idiot au point de penser qu’on ne le retrouverait pas ; cela dépendait des jours, parfois on le rejoignait au bout de quelques heures, parfois très tard dans la nuit et le pire était certainement ces moments où il rentrait de lui-même au palais alors qu’on le cherchait de partout depuis la veille. Maeum était incorrigible et peu importait les sermons qu’il avait pu recevoir, il n’avait jamais cherché à changer ce trait de sa personnalité. Pauvre Eden qui en voyait de toutes les couleurs avec ce prince mais que ce dernier voit le positif dans cette histoire, au moins ça lui faisait de l’entraînement.
Sweat à capuche sur le dos, cette dernière soigneusement placée sur sa tête, des écouteurs dans les oreilles, le garçon était allé se promener tranquillement en bord de mer. La météo ne semblait pas vraiment être de la partie puisque si le ciel commençait à se couvrir, ce n’était pas uniquement à cause de la nuit qui s’apprêtait à tomber. Le prince ne s’en souciait pas, ayant ce besoin de prendre l’air, de s’aérer l’esprit puis de marcher sans s’inquiéter de ce qui l’entourait, sans stresser pour ses études ou pour toutes ces histoires qui concernaient le palais. Des doutes, Maeum en avait plein la tête et sortir de cette façon lui permettait souvent d’organise ses pensées… Il ne s’était pas intéressé non plus aux différentes personnes qu’il avait pu croiser ni à celles qui l’avaient sûrement reconnu et il avait poursuivi sa route alors que des gouttes commençaient à tomber. Peut-être l’arrivée de la pluie était un signe pour lui de faire demi-tour, de trouver refuge quelque part ou de simplement retourner dans sa résidence principale cependant le jeune homme n’avait rien fait de tout ça. Il n’avait rien contre le fait de sentir quelques gouttes sur ses vêtements et sur sa peau puis de toute manière, ce n’était pas comme s’il s’agissait d’une averse. Lui, il aimait la pluie, il aimait l’ambiance que cela créait au point même où il n’avait pas résisté à s’arrêter un instant, tendant sa main afin de laisser l’eau venir se cogner contre sa paume. Ce n’était qu’un geste banal, amplement banal, hors c’était fou de constater comment une simple pluie parvenait à apaiser son âme et lui laissait croire qu’il était libre.