dark night poetry
feat. @Jeon Lee

la lune est haute dans le ciel et une nouvelle journée commence. tel un oiseau de nuit, elle avale quelques gorgées supplémentaires de café entre deux lignes de codes qui s'inscrivent à une vitesse affolante devant ses yeux fixes. son corps est droit, presque immobile si on la regarde d'un bref coup d'œil, ignorant ses doigts qui s'activent sur les touches de son clavier d'ordinateur. les lignes et les pages s'accumulent au fil que les minutes et les heures se succèdent. l'intérêt presque malsain de découvrir les plus sombres secret de ceux qui se dressent face à eux qui agit comme une drogue ; elle ne s'arrêterait pas avant d'avoir découvert cette fenêtre ouverte. cette ouverture qui lui permettrait de s'immiscer discrètement dans les plus sombres recoins de ceux qu'elle se plaît à détester et rendre nu de secret. dénicher ce qu'il fallait pour les faire s'agenouiller devant eux, à leur merci et contraint d'agir sous leurs demandes. la peur de voir leurs parts sombres être révélés au grand public de ceux qui les vénère et portent allégeance.

« Il reste du café sweetheart ? » qui venait enfin briser le silence qui les entouraient. sweetheart qu'elle l'avait appeler et qui résonnait encore contre ses lèvres. un doux regard en sa direction et un sourire charmeur qui se peignait sur ses lippes au goût du café bien encré sur sa fine peau. tel un tatouage qui ne disparaîtrait pas. elle observait, elle, Lee qui l'accompagnait dans cette nuit aux couleurs sombres sous le son de touches d'un clavier qui se faisait maltraiter, à la recherche des lueurs d'un secret qu'elles étaient chargées de découvrir.  ​et elle retournait à son code, tapant plus frénétiquement qu'auparavant, le chemin vers l'entrée secrète se faisant plus précis devant elles. « C'est plus complexe que ce qu'on avait imaginé au départ, mais rien d'impossible. Je devrais pouvoir y arriver avant que le jour se lève. » qu'elle lâchait d'une voix plus douce qu'à la normale. les sourcils froncés et la ride au dessus de son nez se dessinait de plus en plus sous la concentration

dark night poetry
feat. @sun nabi

La mélodie mécanique du clavier a quelque chose d’entêtant, si elle ferme les yeux, Lee pourrait partir loin d’ici, mais au contraire, cette nuit elle veut rester où elle est, dans cette pièce qui semble bien plus exiguë qu’elle ne l’est vraiment, éclairée seulement par l’écran d’ordinateur de Nabi qui tape ses lignes de codes. Un langage qu’elle ne maîtrise pas, une capacité qu’elle admire chez la jeune femme qui navigue ces flots comme une grande capitaine dont elle serait la seconde, dévouée. Ah, une fantaisie qu’elle chasse de la main, l’heure n’est pas aux rêves, en parlant d’elles il serait même plus judicieux de parler de cauchemars ; Lee a entraîné Nabi dans l’ombre, dans les folies du groupuscule de son père, qui a tout de suite voulu faire de la jeune fille une alliée, si seulement elle ne lui avait pas dit, Nabi aurait pu continuer sa vie.

— Il est froid, murmure-t-elle dans un sourire qu’elle n’a pu retenir à temps, face au surnom qu’elle lui a donné. Je vais en refaire si tu veux. Une excuse pour s’éloigner un peu, s’effacer dans la pénombre pour ne pas qu’elle voit son embarras ; elle jette le café froid pour remettre une cuillère d’instantané dans chaque tasse, attendant que la bouilloire chauffe, son cri sourd venant casser le rythme des doigts de Nabi qui pianote avec assurance. L’horloge analogique affiche 3.58AM, elle a encore du temps pour trouver la faille, mais une part de Lee voudrait qu’elle échoue, juste pour la renvoyer sur le droit chemin, assumant sans recul qu’elle y était déjà, elle cherche à se convaincre. Mais une autre part voudrait que le matin n’arrive jamais, juste pour rester dans cette bulle, où elles sont si proches, jusqu’à. Jusqu’à quoi, elle ne veut même pas y penser. Elle coupe la machine infernale avant la fin, remplissant les deux tasses, elle revient les poser sur le bureau. Se sentant intrépide, Lee vient tirer une mèche de cheveux de Nabi en arrière, pour lui dégager le visage avec pour seule objectif l’envie de la regarder. Je le sais, tu vas y arriver, mais sois prudente, ce n’est pas un jeu. Pourquoi a-t-elle besoin de le lui rappeler, si ce n’est pour la provoquer.

dark night poetry
feat. @Jeon Lee

malice qui venait se faufiler sur ses lippes en apercevant, d'un rapide regard, le sourire qui c'était dessiner sur le visage de sa partenaire d'aventure pour la nuit. réaction qui surpassait ses attentes et qui emplissait son être d'une satisfaction certaine qui venait agir en elle comme une drogue. « Avec plaisir sweetheart, on risque d'être là encore un moment, il nous en faut si on veut venir à bout de tout cela. » sweetheart qu'elle venait l'appeler de nouveau. doux surnom qu'elle se plaisait à faire rouler sur sa langue et à faire vibrer contre ses lèvres. deux syllabes qui sonnait divinement bien de sa voix comme elle pouvait le remarquer aux réactions de la concernée. et elle venait appuyer un peu plus qu'auparavant sur chaque son de ce surnom aux accents qui se voulaient plus provocateur qu'habituellement. la voix suave et les iris sombres qui ne lâchait pas dans chacun de ses gestes jusqu'à la voir disparaître dans la pénombre. loin de la lumière bleu de l'ordinateur, elle reprenait la direction du codage qui l'attendait. emplissant à nouveau l'appartement du bruit incessant des touches qu'elle venait abattre de ses doigts énergiques. le chemin jusqu'au premières barrières qu'elle pourrait abattre se dessinant encore et encore avant de disparaître et de réapparaître à nouveau. un bref coup d'œil sur les chiffres qui apparaissaient dans le coin de son écran et la réalité la frappait en plein visage. l'heure tournait plus vite qu'elle l'avait imaginer en commençant à coder aux premières secondes de la soirée. le temps pressait et le chemin pour parvenir à leurs fins était rude et parsemé d'obstacle divers. « Tu ne m'échapperas pas. Tes secrets seront bientôt mien. » qu'elle murmurait pour elle même en entamant une nouvelle page. une page décisive qu'elle espérait au fond. celle qui lui permettrait d'ouvrir en grand la fenêtre laisser ouverte qui la narguait de loin depuis bien trop longtemps.

« Serais-tu inquiète sweetheart ? » qu'elle lâchait un sourire en coin alors qu'elle quittait à nouveau du regard son écran pour se tourner vers sa partenaire. ses iris qui plongeait dans les siens alors qu'elle penchait légèrement sa tête sur le côté, quelques centimètres qu'elle venait abattre pour s'approcher un peu plus. une distance toujours raisonnable entre elle. sa main attrapant la sienne. « Je suis toujours prudente. » qui s'échappait dans un murmure lâcher dans un souffle. reprenant sa position initiale, elle rompait tous contacts physique et visuel entre elle.

dark night poetry
feat. @sun nabi

Et alors quoi, est-ce qu’elle espérait qu’elles abandonnent aussi facilement, nourrissant secrètement le désir d’empêcher Nabi de ruiner sa vie ici et maintenant, pour un groupe auquel Lee croit à moitié, mais à qui elle est dévouée, pour son père, pour son frère ? Mais la vérité c’est qu’elle est déjà bien trop investie dans cette affaire pour fuir maintenant, alors autant aller jusqu’au bout, autant trouver le fichier bien gardé qui signera la perte de cette grande compagnie à l’allure inébranlable. Seulement Lee n’aime pas, être simplement reléguée au café, laissant sa camarade faire tout le sale boulot, comment pourrait-elle l’aider, comment pourrait-elle combler le vide qui se creuse dans son cœur quand elle la regarde jouer d’assurance, ce surnom sucré courant sur ses lèvres, comme un poison qui la paralyse.

— J’ai peur… avoue-t-elle en demi-ton dans un soupir au-dessus de sa tasse, l’odeur de café bon marché l’emplissant de nouvelles appréhensions. Ses yeux fixés sur l’écran, Lee évite le regard de Nabi qui, elle le sait, voudrait lui donner tort ; elle ne veut pas voir la flamme de confiance qui l’anime. J’ai peur que tu regrettes amèrement cette nuit-là très bientôt, reprend-elle plus haut, enchaînant sans laisser le temps à l’autre femme de la rassurer d’un mensonge. Si on retrouve ta trace, que tu es arrêtée, personne ne viendra te sauver et moi je n’y pourrais rien. Elle sonne grave, elle veut l’attirer dans son état d’anxiété, pour lui faire entendre que c’est un jeu en solitaire, même si elles sont toutes les deux ce soir si proches, la fin peut arriver à tout moment.