SUDDEN DESIRE (the stupid, the proud)
@kang haneul — september 1st
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y a le baume qui dessine ses lippes, le reflet dans le miroir de poche qui étudie avec minutie des retouches potentielles à faire – coup d’œil rapide porté au sommet de la tête, pour des bosses bizarres. les basses tapent, comme des percussions contre sa cage thoracique. vibrations qui animent l’âme, embrasent la vie. la clapet est refermé, abandonné quelque part hasardeusement au fond du sac, poigne redirigée vers le verre de vin qu’on balance, comme un naufrage à la mer. la salle est envenimée, de foule, de chaleur, s’il en était possible, ils en verraient de la brume. pensée à cette clope, que ses doigts rêveraient de tenir. ses lippes d’aspirer. il en cherche le paquet, aveuglement. et le regard est perdu vers la scène l’espace de quelques instants, vers le groupe qui performe. damné soit-il, de ne plus faire tant attention à eux par habitude. ils viennent et partent, des inconnus souvent au même rêve fragile qui reposent entre les paumes de gars comme lui. ça le rendrait presque coupable. presque. sanha dégaine la cigarette à l’instant où son regard se pose sur une silhouette en particulière, sourcil arché avec la réflexion interne qui le percute. bizarre.  pourquoi j’ai pas tilté plus tôt. difficile de passer inaperçu, le garçon en question est grand. si grand qu’à côté il en serait petit. et bien qu’il soit loin, ses traits – sa personne de manière générale, sont assez reconnaissables pour qu’un sourire se dessine sur les siens. il le connait celui-là. il l’a déjà vu, à de multiples reprises même. sanha se souvient, des regards – timides, remplis d’un non-dit. se souvient de toutes ces soirées où il pouvait définir sa silhouette au fond de la salle, souvent au même endroit, pendant des heures. il se souvient également, du désir cuisant de l’aborder. démontrer que son attention n’était plus qu’un secret dans l’obscurité, mais bien une évidence à ses yeux. et peut-être que s’il n’avait pas cet égo là, ça serait déjà arrivé. à la place c’est l’excuse du hasard, si sanha se retrouve souvent là, à danser dans son secteur – les regards trop dissipés pour être personnels. y a une certaine ironie. à maintenant prendre sa place. les jambes croisées et le dos bien reposé contre le comptoir, l’attention rivée sur lui – et détailler la manière dont son corps semble bercé par les notes, les sourires timides et la confiance là où on ne les croise pas si souvent, de manière si évidente. sanha ne cherche pas particulièrement à attirer son attention. lui-même doute l’avoir repéré dès sa première venue. pourtant le sourire ne peut s’empêcher de grandir, et le cœur trébucher, lorsque leur regard se croise l’espace d’un instant.  

SUDDEN DESIRE (the stupid, the proud)
@kang haneul — september 1st
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l’euphorie se tait, se dissipe tel le brouillard matinal. et les ombres quittent finalement les devants de la lumière - font preuve du vide soudain lorsque les yeux se posent sur la scène nue. les minutes passent, durant lesquelles l’oublie s’adonne. il ne pense plus à rien ; bercé par cet océan de silence qui le mettrait presque mal à l’aise. c’est toujours étrange, le calme après la tempête. pourtant il le remarque lui, du coin de l’œil. celui qui pourrait passer pour phare en pleine mer. sanha ne le regarde pas. trop occupé à remuer les glaçons de ce qu’il reste d’un mojito. pourtant il sait. ils le savent tous les deux. - ils ne sont plus invisibles sous le projecteur. et retenir leur souffle n’effacera pas la conscience de l’autre. peut-être même que l’apnée rend le plongeon plus réel. alors il soupire sanha. décroche un aperçu de sa descente hâtive lorsqu’il mène cette clope à ses lippes et se lève de son siège, la prestance là. toujours. « watch over my seat. » qu’il marmonne à son voisin, sans même attendre sa réponse - l’attention directement posée sur le barman. « see that person over there ? i want you to give them the same thing in five minutes. tell them its from me. » le billet est glissé sur le comptoir, et le cliquetis de ses talons résonne doucement avec lui jusqu’à la sortie, où le briquet anime le feu de joie. la fumée rencontre la fraicheur de la nuit noire – et des frissons parcourent l’étendue de sa peau. pourtant ça fait du bien ; de déconnecter. faire redescendre. il reste là, affaissé contre le mur et les bras croisés. assez longtemps pour que son verre soit d’ores et déjà là-bas. un sourire se dessine sur ses lippes, d’anticipation. d’excitation. la cigarette est éteinte après dix bonnes minutes, écrasée à même le sol, puis abandonnée dans la poubelle de l’entrée. sanha ne retourne pas directement à sa place. non. il fait un détour par les toilettes – nettoyage minutieux qui ferait partir l’odeur et les possibles saletés d’un tel endroit. fumer a ses hauts et ses bas. (surtout des bas.) plus tard, sa démarche se halte à son niveau à lui - messes basses qu’on lui susurre sans envahir son espace. « hope you’re liking the treat. » which one, he doesnt know. lorsqu’il récupère sa place, ça demande tout l’effort du monde, de ne pas lui donner toute son attention. agir comme s’il n’attendait pas quelque chose, dans l’indifférence. mais sanha sourit avec confiance. balaye ses cheveux derrière l’oreille. - sait incontestablement que le petit jeu marche. there isn’t a world in which that man is not lost at sea.  

SUDDEN DESIRE (the stupid, the proud)
@kang haneul — september 1st
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le sourire se dessine assurément à la commissure de ses lippes ; et le regard détaille avec intérêt icarus, lorsqu’il approche finalement - les ailes majestueusement déployées. il est grand, beau. de manière littéraire, à travers une image, concept poétique et romantique. peut-être que sanha n’a jamais réellement fait attention à ce détail, à la façon dont ce sont ses propres yeux qui chassent après sa grandeur, comme une entité des cieux. - toujours spectateur finalement, ironiquement même, lorsque c’est lui qui pointe du bout du pied, danse la séduction pour cette âme mondaine. d’habitude c’est lui qui est à ses pieds, en bas sur terre. « you don't owe me anything, a gift is a gift. » sa main tire peu gracieusement le tabouret à ses côtés, tapote le siège pour l’inviter à s’assoir, rester. lorsqu’il se rétracte, c’est pour que son coude rejoigne la superficie du comptoir, la paume supportant une partie du poids de son menton. c’est lui qui possède toute son attention – la curiosité lui brûle la langue, et les pensées se bousculent dans sa tête. « however you can give me your name for now, maybe i'll think about something else later. » y a beaucoup de choses que sanha voudrait lui demander. beaucoup. ce ne sont pas les idées qui manquent. c’est la familiarité, la peur de brusquer qui fait de son toucher une approche plus douce ; là où habituellement, il ne s’embêterait pas à prendre des pincettes. sanha n’a aucune idée de pourquoi c’est différent avec lui. ça ne devrait pas l’être. « i've already seen you before right. » ses sourcils se froncent légèrement dans une comédie de faux semblant. c’est une certitude. il se souvient de lui. mais c’est un risque qu’il prend ; de lui poser la question si ouvertement, publiquement. c’est l’imposer à la conscience et la réalité de ses actes. et sanha ne le connait pas, l’inconnu - malgré l’impression de partager une danse libidineuse avec lui.  
il espère qu’il lui dise oui. il espère qu’il lui en dise plus.