champagne problems,
one for the money, two for the show
We never had a shotgun shot in the dark!

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@bom baram

Les voix s’élancent et la sienne s’enroue. Kyungja n’est pas habituée à hausser le ton. Ce n’est pas dans son éducation ni dans son quotidien. Elle préfère délivrer des sentences de façon monotone et glaciale. Lorsqu’elle s’adresse à son mari, elle s’efforce d’y ajouter une goutte de chaleur, pour faire croire qu’il reste un semblant de courtoisie entre eux. La vérité est ailleurs. Ils sont vidés d’affection, ils répètent les mêmes mouvements et paroles chaque jour. Un quotidien routinier où tout élément qui ne plait pas à la sorcière déclenche une dispute.

Les enfants sont couchés depuis longtemps. Elle a réussi à embrasser les jumeaux avant le dodo et elle se fait une note mentale de déjeuner avec Minah, pour pas que la dernière se sente délaissée. C’est en retirant ses talons qu’elle remarque le bulletin de notes qui trainait sur la table. Au passage, elle doit rappeler, pinailler, car son système d’organisation n’est pas respecté. Ce reproche échauffe l’arène.

Puis, en questionnant Baram sur les notes de Minseong, elle en vient à désagréer avec lui. Au début, elle fronce les sourcils et accepte le débat. Ensuite, elle entend ses paroles avec de la vexation. Finalement, Kyungja s’énerve et hausse la voix. Arrive ainsi la dispute entre les époux. Evénement aussi rare que de les apercevoir dans la même pièce.

“So, you think the grades of our son is not important?” Elle plisse les lèvres, dédain recouvrant son ton. Calmée pour l’entracte, qui sait ce que l’acte deux déversera sur lui. “You want to turn him into a worthless human being?” Elle jette un grincement désobligeant, puis elle lui tourne le dos. “This does sound like you.” Coup bas lancé. Elle mérite bien son surnom de petite garce, dont elle est bien sûre qu'il utilise lorsqu'il se cache.

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@bom baram

les jours s'enchainent, de routines et d'illusions. les mots vides se font légion, et les apparences sont maintenues à bout de bras épuisés. ils existent en extrème ; explosent en désaccords tempêtes jusqu'à ce que la paix chimérique s'installe à nouveau. et les temps de répis s'étirent, alors que les âmes fuient le foyer, s'enlisent dans les professions respectives, pour ne revenir qu'à la nuit tombée. un court instant, pour les enfants, avant de s'envoler à nouveau, avant qu'une énième tempête ne se déclenche.

ram est rentré tôt (( il savait qu'elle rentrerait tard )). père de famille qui est allé chercher ses enfants à l'école, personnellement, pour une fois. repas agréable au restaurant en compagnie des trois enfants, à les couver d'un regard empli de fierté, avant de rentrer au foyer. il termine à peine de lire une histoire à minah pour l'endormir, dépose un doux baiser sur son front et remonte les couvertures sous le menton. la lumière est fermée en quittant la pièce, puis c'est la douche. et elle est là, quand il en ressort finalement.

reproche qui fuse immédiatement entre les lippes. et il ne comprend pas ram, n'est-ce pas le but même d'une table que d'y déposer des choses ? mais il faut croire que non, pas sous ce toit, pas selon les préférences de la dame. le soupire est discret, mais souffle entre les dents, tout comme l'excuse qui manque de sincérité, simplement un automatisme pour tenter d'éteindre les feux qui menacent déjà de s'embraser. ça ne suffit pas. parce que rien n'est jamais assez bien, assez parfait.

"that's not what I said..." mais elle ne l'écoute déjà plus, ou plutôt, l'a-t-elle déjà écouter plutôt que de simplement entendre ce qu'elle voulait entendre ? voilà déjà que les couteux volent, acérés, blessants. il n'a jamais prétendu être parfait ram, mais il a toujours fait de son mieux pour cette famille. ravale ce qui reste de sa fierté tuméfiée pour rester sur le sujet de la discussion. "Our children's values should not be defined by grades only. They are so much more." est-ce qu'il n'était pas plus important qu'ils soient heureux ? ça avait toujours été le souhait de baram. à défaut de pouvoir l'être, il espérait qu'eux le seraient. "If you'd seen his face when I got his record card, you'd know he already feels terrible about it. We should encourage him to do better, not punish him for not getting a good grade!" mais ils n'avaient jamais vu oeil à oeil lorsqu'il était questions des notes, et du futur de leurs enfants.

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@bom baram

A se demander ce qui les a attirés l’un envers l’autre au départ ; rien du tout. Mariage forcé, amour forcé, des sentiments qui ont quitté le nid comme des oisillons à la levée du printemps. Peut-être même qu’ils n’ont jamais éclos dans leur cage hivernale. Il y a une raison qui motive Kyungja à passer plus de temps derrière son bureau que dans sa demeure. Une volonté écrasante à ignorer ce mari qui lui déplait, ce ramassis devenu trop couard pour admettre qu’il est malheureux. Alors elle continuera de pousser son vice, telle une vieille sorcière, garce de ces terres. Elle a besoin de contrôler chaque souffle, chaque virgule, les pas foulés sur son tapis et les devoirs posés sur sa table. Ce n’est que comme ça qu’elle se sent en sécurité, ce sentiment qu’il est incapable de lui fournir.

Ses enfants sont voués à l’excellence. Comme elle. Comme ses aïeuls avant. Et sa descendance entretiendra ce génie dans leur sang. Il ne peut pas comprendre, lui. Il n’a jamais eu les épaules pour la grandeur. Il ne sait pas ce que c’est que d’avoir une famille plus grande que ses propres rêves. C’est pour ça qu’ils se battent constamment ; leurs valeurs diffèrent. Que peut-on construire avec un partenaire qui ne nous comprend pas ? Un cosmos empli de frustration.

— Our children's values should not be defined by grades only. They are so much more.
Qui a dit ça ? Quel est le philosophe, le politicien, ou le sot du village qui a calmement affirmé une telle ineptie ? Ses enfants valent plus que leurs notes, c’est certain : ce sont les siens. Mais, les notes déterminent leur potentiel. Et Kyungja, sorcière de ces bois, refuse l’incompétence. Etre heureux, vivre d’amour et d’eau fraîche, n’a jamais payé les factures. S’ils peuvent être épanouis en plus de ça, alors elle sera la plus heureuse des mères. En attendant, le bonheur est éphèmère. Les acquis sont pour toujours.

Elle ne lui fait pas face alors qu’elle marche autour du salon, frigo ouvert pour attraper une bouteille d’eau. Elle la lui lancerait bien dessus pour expulser toute naïveté de sa vide de tête. Puis elle s’arrête pour fixer son mari. Il a le cœur trop mou, regrette-t-elle. Se faire manipuler par des enfants... “We can encourage him and punish him. He has to thrive to do better and not just settle for less.” Une expression de dégoût passe sur son visage en le regardant. Elle est mêlée à de la déception et une rancœur qu’elle a arboré au plus profond de son inconscient. “Gosh, you’re so soft these days.” C’est donc ça leur quotidien : se disputer en long et en travers, éternellement, sans qu’aucun ne prenne jamais l’ascendant. Quel piètre mariage cela fait.

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@bom baram

c'est vil, c'est terrible. cet amour est mort avant d'avoir existé. dans cette femme (( cette inconnue réellement )) qui partage sa vie, il ne voit que le pire de la noblesse, retrouve dans ses mots poisons toutes les raisons l'ayant poussé à fuir la péninsule pour ses études. s'émanciper de cette compétition constante où il n'y a que deux issues : écraser les autres ou se faire écraser. et s'il a longtemps tenté, il ne peut plus se voiler les yeux ram ; dans l'ombre de sa femme, il voit le fantôme d'un amour entièrement différent, d'une autre avec qui il avait rêvé d'un futur autrefois. et quand le volume augmente, quand la voix se fait plus criarde, il ne peut s'empêcher de comparer, et de réaliser, à nouveau, que le monde est à l'envers et que rien ne va (( surtout pas leur couple )).

elle dit droite, quand il pense gauche. oui, non. comme les deux faces d'un pièce, ils s'opposent en tous points. et les efforts se sont épuisés à travers les années jusqu'à s'effacer entièrement. l'entente factice qu'ils présentent au monde n'est qu'une surface fragile qu'ils affaiblissent disputes après disputes. et elles sont fréquentes, encore plus lorsqu'il est question de leurs enfants... parce que c'est peut-être le seul point qui leur tient à coeur, autant à l'un, qu'à l'autre.

alors qu'elle bouge, corps constamment en mouvement, que ce se soit les doigts qui s'agrippent à une bouteille d'eau, ou les sourcils qui se froncent en dédain qu'elle ne tente même plus de voiler, baram est immobile, la suit uniquement du regard. "when has that worked? he takes after your brother, he's not good with discipline" trop de temps passé avec le tonton chaos. ou peut-être minseong avait-il toujours eu cette disposition. une seule chose était certaine, minseong tenait son entêtement de la yeo. et s'il avait l'habitude d'éventuellement cédé, la pique qu'elle ne peut s'empêcher de lancer pince, un peu plus qu'à l'habitude, assez pour éveiller une étincelle. "isn't that what you like best about me? makes it easier for you to make the rules no?" la rancoeur se glisse à son tour sur les lippes, laisse l'argument glisser sur la pente dangereuse, délaisse le coeur de la problématique pour s'attaquer au personnel.