careful
feat. @yang noa

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Blessé. Oui. Chose peu rare pour un garde du corps, qui était justement là pour protéger quelqu’un et par conséquent, prendre les coups pour que la personne protégée n’en reçoive aucune. Cela dit, cette fois, c’était un peu plus ridicule comme situation : il ne s’était pas blessé en protégeant quelqu’un, il s’était blessé en plein entraînement. Quand on y pensait, c’était logique, puisque Dohyun se surmenait en ce moment, à cause de la culpabilité qui le rongeait (son absence lors de l’attentat qui avait fait tellement de dégâts lui pesait fort sur le cœur). Peu en forme mais se convaincant qu’il l’était parce qu’il fallait qu’il le soit, une erreur et le voilà au sol, s’évanouissant. Il avait alors été transporté à l’hôpital, et quelques heures après, il se retrouva à papillonner des paupières, pas habitué à se retrouver dans une chambre d’hôpital (d’habitude, il se retrouvait plutôt à l’infirmerie du palais, comme ses blessures étaient plutôt de l’ordre de coupures ou de choses comme ça ; pas d’un évanouissement presque inquiétant).

Et puis, ses yeux se posèrent sur la silhouette à côté de lui. Ce n’était pas l’un de ses proches, c’était l’infirmier de service. Jusque là, rien de choquant ou de dérangeant. Dohyun allait presque revenir à d’autres pensées (du style, est-ce qu’il avait quelque chose de grave, quand est-ce qu’il allait pouvoir sortir de l’hôpital) mais évidemment, Dohyun avait toujours d’autres priorités, des priorités toujours étranges, et il reconnut ce visage. C’était le visage du type qu’il avait vu faire un saut dangereux quelques jours avant dans la rue, sautant d’une hauteur bien trop importante. Il avait hurlé « attention ! » et s’était précipité pour amortir les dégâts, mais le garçon s’était sorti indemne, comme s’il était habitué à faire ce genre de sauts. Perturbé, Dohyun était resté penaud, sur place, et avait regardé sa silhouette s’éloigner comme si de rien n’était. Et donc… ce garçon qui faisait des choses aussi dangereuses était… infirmier ? Mais non, ça ne pouvait pas être possible. Dohyun fronça des sourcils. « Vous êtes infirmier ? » La question semblait incongrue posée comme ça (parce qu’il pouvait être quoi d’autre ?), mais Dohyun n’y avait pas pensé. Il pensait simplement à tout ce que ça engendrait (infirmier et ça ne prenait même pas soin de sa propre santé ?). Dohyun pouvait bien parler, lui qui était garde et qui protégeait toujours les autres plutôt que lui-même ; mais justement, il allait même prendre soin d’un inconnu, là. Cœur trop gros, peut-être.

careful
feat. @ri dohyun

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Les gardes royaux n'étaient pas monnaie rare à l'hôpital où Noa travaillait. Ceux-ci se blessaient souvent et le bâtiment se trouver dans les alentours immédiat du palais impérial. Noa se rappelle lui aussi encore de cet attentat qui avait fait trembler les murs de l'hôpital, il se revoyait courir partout, tentant de sauver le plus de vies possibles, pleurant quand une âme n'avait pu être aidée. Il avait fait des shifts inhumains pour traiter l'urgence, et quand il avait enfin fini, il s'était effondré de fatigue en salle de pause. Il était tellement épuisé qu'il ne s'était pas rendu compte qu'il avait été déplacé sur l'un des seuls canapés de la pièce, et recouvert d'une couverture. Il s'était réveillé un peu confus.

La première vague était passée, puis une deuxième, des dommages collatéraux, et ceux qui avait doucement commencer à s'autodétruire pour une raison ou pour une autre, malheureusement. Ca lui faisait de la peine, au fond. Il ne connaissait que de trop ce type de personne et à quel point il devait en rester émotionnellement éloigné afin de ne pas finir par s'auto-détruire lui aussi. Il espérait que ses patients réussirait à se sortir assez facilement de ce tourbillon infernal d'émotions négatives.

Il entre dans une nouvelle chambre, prêt à administrer les soins quotidiens. Il s'agissait d'un nouveau patient, arrivé en milieu de matinée en urgence. Ri Dohyun. Il a perdu connaissance durant un entraînement. Son dossier médical indique qu'il s'est simplement surmené. En voilà probablement encore un autre.

Son patient finit par se réveiller, alors que Noa est occupé à ses affaires et il se surprend presque d'entendre la voix de son patient s'élever pour lui poser une question des plus évidentes. Il lève ses yeux dans sa direction avant de répondre, avec un sourire en coin.

— Non je suis jardinier.

S'en suit un certain silence avant qu'il ne décide d'interrompre de lui-même tout ce suspens insoutenable.

— Oui je suis infirmier, pourquoi ?

Il range le dossier à l'avant du lit avant de se redresser pour annoncer.

— Pendant que vous dormiez – vous avez dormi longtemps, les médecins ont fait des tests. Vous allez bien. Par contre il va vraiment falloir songer à vous reposer. Le médecin va sûrement demander un arrêt de travail à la garde royale de toute façon. Vous n'avez pas le choix. Et apprendre à décrocher du boulot aussi.

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feat. @yang noa

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Dohyun cligna des yeux. Une fois. Puis deux. Venant à peine de se réveiller, il n’avait pas encore toute sa tête et ne comprit la blague que trop tard, lorsque le silence gênant était déjà passé (il avait été à deux doigts de se lever et de dire « oups, excusez-moi, j’ai été administré au mauvais bâtiment alors »). Mais voilà que l’infirmier continua, lui donna des nouvelles sur sa condition. Donc il allait bien mais était obligé de se reposer… Il poussa un soupir, n’aimant pas être en arrêt de travail (s’il arrêtait de travailler, qu’est-ce qu’il pouvait faire ?). Et puis, décrocher du travail, c’était difficile, Dohyun aimait tellement son travail qu’il vivait pour ça… Mais peu importe. En relevant son regard sur l’infirmier, ses premières pensées revinrent de plein fouet et il parut un peu plus agité. « Et vous, vous allez bien ? » Question encore une fois un peu étrange, Dohyun se rattrapa alors rapidement : « Enfin, je dis parce que je vous ai déjà vu faire des choses un peu… dangereuses, pour votre santé physique. Je ne m’attendais donc pas à ce que vous soyez infirmier… Peut-être que moi, je suis trop attaché à mon travail, mais vous, c’est l’inverse ! Un infirmier devrait prendre soin de soi-même, vous savez ? Il faut que vous alliez bien pour soigner les autres, vous ne pouvez pas vous blesser. Sinon, vous voyez, vous finissez comme moi, et vous ne pouvez plus assurer votre travail, qui est de protéger les autres. Ce serait dommage, alors prenez soin de vous ! La dernière fois, je n’ai pas pu vous dire ça, vous étiez parti trop vite… alors voilà. » Il laissa passer un silence de quelques secondes. « Et sinon, merci pour les informations. Un arrêt de travail ne m’arrange pas mais bon, c’est de ma faute si c’est arrivé… Merci pour votre travail, quand même. Mais faîtes attention ! »

careful
feat. @ri dohyun

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Noa pouvait se montrer insolent et moqueur, comme dans ce cas très précis, mais la plupart du temps, on ne lui en tenait pas vraiment rigueur. Mais le patient ne semble pas saisir le sarcasme, et il lui faut plusieurs secondes pour comprendre. Trop pour que le jeune homme ne laisse le silence s'étendre davantage.

Alors voilà que Noa lui fait un long laïus sur sa condition, qui n'a pour d'autres effets que de faire soupirer son audience. Bon. La réaction n'était pas si étonnant. S'il ne lui faisait pas la voix de la pitié pour ne pas être arrêté, cela serait déjà bien.

Plus étonnant encore, le patient lui demande s'il va bien. L'infirmier hausse un sourcil, pris au dépourvu. Et puis c'est au tour de l'autre de faire un monologue ; il ne le pensait pas aussi bavard que ça.

— Mais vous êtes conscients que ce n'est pas de moi dont il s'agit ici ?

Il soupire à son tour.

— Vous avez peut-être de bonnes intentions, mais vous ne croyez pas que vous êtes mal placé pour me faire la morale ? C'est vous qui êtes dans un lit d'hôpital. Pas moi.

Il remonte la couverture sur le garde royale, pour qu'il n'ait pas froid.

— Vous devez faire attention à vous, si vous voulez protéger les autres, aussi.

Il met une légère tape sur la couverture.

— La garde royale on vous voit assez souvent quand vous êtes blessés, alors prenez soin de vous un peu, qu'on doive pas vous ramasser en plus parce que vous êtes épuisé.