Ça recommençait à nouveau, cette chose qui montait progressivement en elle. Ses pulsions qu’elle avait laissé la dévorer de l’intérieur quand elle était plus jeune. Une envie qui tournerait progressivement à l’obsession. Le feu s’était éteint il y a bien longtemps, et elle avait longuement cru que plus jamais elle ressentirait ce même appétit, ce même désir. Elle aurait dû le détester dès la première fois qu’elle l’avait revue au gala, mais peut-être avait-elle trop grandi, trop mûri. Et peut-être que la présence de Kyungja n’avait pas été, celle qui était l’épouse de l’homme qu’elle avait toujours convoité. Yiren aurait pu le haïr, elle le devrait pour l’avoir abandonné, pour l’avoir fait courir après lui et ne découvrir qu’un homme marié avec une autre - une autre dont elle n’avait jamais vu le visage, jusqu’à maintenant -. Pourtant il n’en était rien. Yiren lui pardonnerait mille fois pour ce qu’il est, pour ce qu’il avait fait. Parce qu’elle l’aimait, parce qu’elle le voulait. L’émotion primaire qui l’empêchait de penser avec pragmatisme et réveillant ses caprices d’enfant qu’elle avait laissé à son propre sang. Le mari dans d’autres draps, elle se fichait de la moindre infidélité de sa propre personne. Plus rien ne comptait ; elle le voulait toujours, réalisation faite en rentrant du gala, le coeur battant et les yeux chavirant. C’est d’une poigne ferme qu’elle pénètre au red lips quand des oiseaux avaient siffloté dans son oreille la présence de son premier amour dans ses lieux. Ce n’était certainement pas un lieu qu’elle fréquenterait d’ordinaire, se mêlant rapidement à la jeune foule avant d’atteindre le bar et de tourner la tête brièvement à la recherche de ses traits. Elle abandonne au bout de quelques minutes en absence de résultat, le cou raide. Elle se laisse alors distraire par la musique ; elle attendrait Baram toute la nuit s’il le fallait, le temps avait déjà trop filé entre eux deux.

feat. @bom baram

les jours se succèdent dans un flou étourdissant. le quotidien est empreint de normalité ; chaque journée établit dans sa routine, mais tout semble différent. les paysages familiers ont un goût d'inconnu, comme si le monde s'était teinté d'une autre couleur où tout était similaire, mais différent. la revoir a fait l'effet d'un choc électrique et a éveillé les souvenirs de leur jeunesse. le goût de la culpabilité ravivée sur le palais, et les traces de tous les moments passés à ses côtés qui se confondent avec la réalité. l'esprit est ailleurs, et le verre glisse entre les doigts, vient se fracasser contre le sol avec fracas. un soupire fuit entre les lippes. you should take a break boss, I'll clean it up. l'ainé prend son souffle, se prépare à refuser avant de se raviser pour terminer sur un simple thanks. il s'éloigne du bar, abandonne l'espace au soin de ses employés. ses pas le mènent à la porte de derrière, et la giffle fraiche de la soirée vient éveiller ses sens, l'ancrer dans le présent.

il ne sait pas combien de temps il y passe, à regarder la vie défiler sous ses yeux, mais l'épiderme est froid et teinté de rose quand il revient. la clarté qu'il s'est atteint à force de logique et d'argumentation interne vole cependant en fragment quand il la voit. combinaison léthale qui le ramène dans le passé, quand elle était à ses côtés dans un bar à l'ambiance similaire.  yiren... le nom glisse entre les lippes, laisse un goût trop familier sur la langue. syllabes qui se mêlent dans un souffle expié et la surprise qui l'a rendu muet.

feat. @liu yiren