voleur au cœur innocent
feat. @seo yuchan

Minji avait besoin de sortir, de prendre l’air. C’était rare ces envies de grand air, surtout en fin d’après-midi, mais la coréenne en avait besoin. Alors elle s’était changée, passant d’une tenue habillée à une tenue de sport. Brassière, pantalon de survêtement serrés aux chevilles, ses longs cheveux ramenés dans une queue de cheval haute et airpods enfoncés dans ses oreilles. Ces moments de détente sportives étaient rare pour la jeune femme, mais toujours agréable. Ses foulées se font rapides, elle court, sans penser à rien d’autres. Elle oublie pour un instant tous les problèmes qui sont les siens, la pression ressentie au quotidien, tout. Il y a juste l’air qui fouette son visage, ses foulées qui l’entraîne elle ne sait trop où.

Finalement, au bout de presque une heure à courir, la demoiselle s’arrête dans un parc calme, prêt des distributeurs d’eau. Elle se désaltère, heureuse de pouvoir se rafraîchir. Pourtant, Minji, par habitude reste sur ses gardes. Alors quand elle sent son téléphone portable bouger, elle se retourne aussitôt, ses ongles manucurés se plantant dans le poignet de la personne essayant de la voler.

« Je te dérange espèce d’enculé ? »

Elle n’aime pas être surprise, encore plus quand c’est propre à son corps qui a déjà été assez traumatisés. Alors ses mots dépasse ses pensées, passant la barrière de ses lèvres avant même qu’ils ne soient correctement penser. Minji se fout bien de la personne, actuellement, elle veut juste faire mal, ses ongles se serrant comme des griffes sur le poignet, son téléphone dans les mains de la personne.

« C’est pas parce que je suis une fille que je ne sais pas e défendre. »

Sa voix est sèche, agressive. Mais cette main qui surgit prêt d’elle, ça lui rappelle trop son kidnapping, trop l’enfer que ça a été. Alors elle attaque, plutôt que de devoir se défendre, prête à utiliser les arts martiaux qu'elle avait apprit.

voleur au cœur innocent
feat. @Hwa Min Ji

La liberté était une prison. Il suffisait que Yuchan se retrouve sans rien à faire, sans avoir à assister Sunwoo, pour qu'il se retrouve démuni. Il ne savait que faire de cette liberté temporaire. Il n'était pas sûr d'apprécier faire quoi que ce soit, incertain de ce qu'il aimait, voulait faire... Il était tellement habitué à penser au bien-être du prince, à ce que celui-ci aimait, qu'il ne prenait même pas le temps de se pencher sur ce qu'il voulait personnellement. Son existence même s'était trop laissée dicter par autrui, il avait plus ou moins abandonné son être pour être modelé par celui qu'il considérait son sauveur, tant et si bien que le gamin qu'il avait été ne pointait que rarement le bout de son nez, emprisonné dans le fond de son esprit.
Les seuls fois où on entrevoyait ce gamin au fond de lui, c'était bien pour les pires choses. Il était nerveux, toujours inquiété, habitué à tourner et virer sans cesse, comme si quelque chose allait tomber du ciel à chaque instant et tout détruire. Pour palier à cet handicap, il s'était habitué à tout prévoir à l'avance, et se faire un maximum de scénario, assidu dans sa quête à ne jamais être surpris par le destin. Ce qu'il prévoyait moins, c'était certaines de ses impulsions, résidus de son passé de gamin sans le sous.
Il avait fallut une sortie dans ce parc pour qu'il se sente obligé de regarder autour de lui, cherchant du regard ce qui aurait de la valeur. Et en entrevoyant chaque bijou, chaque montre ou appareil électronique, il convertissait la valeur monétaire en jours ou semaine de nourriture, ne pouvant pas s'empêcher de quelques part se voir à nouveau traîner dans les rues après avoir encore fugué de l'orphelinat. C'était plus fort que lui, il n'était plus au palais, et ses pulsions étaient plus puissantes que jamais. Il se contenait désormais bien en terrain connu, dans la sureté des murs de la demeure royale, sachant ne plus être dans le besoin à cet endroit... Mais dehors... Dehors, ça le ramenait à ses années miséreuses. Il se retrouvait saisit de terreurs muettes et absurdes, celles qui lui disaient que Sunwoo n'aurait plus besoin de lui, qu'il aurait à retourner dans cet environnement hostile, peinant également à dissocier ses sentiments et certitudes contradictoires. C'était comme s'il avait dix ans à nouveau, trop maigre, alien à toute forme de bonté, comme s'il n'avait jamais grandit, qu'on ne lui avait pas laissé le temps de devenir une autre personne...
Il avait tant veillé sur Sunwoo qu'il n'avait pas vraiment grandit au fond de lui. Il l'avait mis en premier, et il se retrouvait aliéné par le monde l'entourant, immature dans son caractère, ses émotions et ses ambitions. Pourtant, il ne comprenait pas pourquoi il se sentait en décalage. Il se disait qu'il n'avait juste pas assez essayé, qu'il devait plus travailler, qu'il était décidément stupide...
Il s'arrêta de marcher près de distributeurs d'eau, n'osant même pas sortir une pièce pour s'acheter à boire, comme terrifié à l'idée de dépenser et de finir ruiné. Au lieu de ça, il resta planté au même endroit, en concluant qu'il devait revenir au palais, trouver de quoi se rendre utile... Jusqu'à ce que ses yeux se posent sur un téléphone dépassant d'une poche. Cela faisait beaucoup à manger. Et il ne put s'empêcher de tendre la main, d'attraper l'objet comme si c'était un réflexe. La seconde suivante, il sentit, médusé, la personne se retourner, des ongles trop longs se planter dans la peau de son poignet, et une voix lui parvenir aux oreilles.
Il voulut s'enfuir, mais ce qui semblait être une jeune femme à en considérer sa voix serrait son poignet bien trop fort. Sous le coup de la panique, il songea à forcer pour pouvoir s'évaporer, quitte à vraiment être blessé, presque conforté dans l'idée en entendant la menace de sa victime. Elle savait se battre, il était fini... Il avait bien appris sur le tas quelques tours pour se défendre... Et il s'était battu toute son enfance à l'orphelinat sans comprendre même pourquoi il se sentait blessé par les mots et actions des autres. Mais il n'avait certainement pas une formation sérieuse. Il avait déjà eu le loisir de le constater avec Sunwoo lui-même, étant donné que celui-ci avait une formation militaire.
Son esprit pédalant à cent à l'heure, son corps toujours en mode automatique comme une bête traquée, il tenta encore une fois de se défaire de l'emprise de la supposée inconnue, lâchant ce qu'il était venu voler. "Lâche moi, lâche-moi !" protestait il seulement d'une manière presque puérile, comme un gamin venant d'être attrapé en train de faire une bêtise.
Il se disait que Sunwoo allait être très fâché si l'affaire lui venait aux oreilles. Il allait l'abandonner. Il allait le laisser tomber. Il trouverait bien quelqu'un d'autre pour le remplacer...
Il secoua la tête, levant finalement les yeux vers le visage de la jeune femme face à lui, et la conclusion qu'il en tira était d'autant plus effrayante qu'il venait de tenter de voler la soeur du prince. Demi-soeur, il était vrai... Demi-soeur qui ne semblait pas du tout s'entendre avec le jeune homme qu'il servait... Mais sa soeur tout de même. Une princesse sans le titre, une personne de sang royal. "V-Votre Altesse Min Ji..." ne put il que dire d'une voix blanche, lui-même plus pâle que jamais.
Il était fini.
"P-Pardonnez-moi, j-je..." Il ne savait même pas quoi dire. Il n'avait aucun mot pour se défendre. Il se savait impardonnable. Et il avait plus que tout peur qu'elle aille se plaindre auprès de Sunwoo, qu'il cause des ennuis à celui-ci d'une quelconque manière...

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feat. @seo yuchan

Elle avait peur minji, cette main trop proche d'elle, l'ayant surpris plus que de raison. La coréenne détestait ça, plus que tout. Elle aimait le calme, pouvoir prévoir. Ne plus jamais être surprise comme elle l'avait été lors de son enlèvement, traumatisme qu'elle n'avait jamais régler, trop lâche, trop peureuse. Alors sa main se resserre, trop fortement, ses ongles se plantant au sang dans la peau laiteuse de l'homme en face d'elle.

Surprise, sa poigne se fait moins dur quand son cerveau finit d'analyser ce qu'elle voit. En face d'elle, ce n'est pas un inconnu, loin de là, mais l'enfant qu'un de ses demi-frère utilise comme un esclave, le garçon dont elle n'a jamais compris la dévotion. Encore plus parce qu'il sert celui qui a jouer avec son cœur en mal d'amour. Elle le dévisage, touchée au fond d'elle par la peur enfantine qui résonne dans ses mots quand il lui demande de la lâcher. Mais elle reste ferme dans sa poigne, même si ses ongles ont quitté la chair tendre du jeune homme. Puis les yeux qui se croisent, un regard et elle voit l'effarement, la peur, dans les yeux de yuchan. Les sourcils de la coréenne ne peuvent s'empêcher de se lever alors qu'il dit des mots qui lui tirent un sourire amer.

« Je ne suis pas une altesse, je ne suis rien. Je n'ai qu'une moitié de sans royal, et c'est plus que suffisant pour me détester, ne m'appelle plus jamais comme ça. »

Elle lâche son poignet, sèchement, avant de croiser ses bras sous sa poitrine, toisant le serviteur de son demi-frère. Il lui fait une drôle d'impression ce garçon, entre compréhension, colère et pitié. Elle a envie de l'ouvrir au monde, loin de celui que lui a créer sunwoo, mais en même temps, elle se sent si en colère que sa dévotion aille envers un tel connard. Pitié, qu'il ne se rende compte de rien, vis-à-vis de celui qu'il sert.

« Non. J'en ai marre de pardonner les gens. »

Trop franche, toujours. Mais ces mots sont vrais. La peur et l'angoisse qu'il lui a causé, elle ne peut pas le pardonner. Pas encore. Néanmoins, elle peut s'en servir. Minji a beau détester ça, manipuler, sauf qu'en elle voit un intérêt. Celui-ci, c'est libérer le garçon de l'influence néfaste de sunwoo. Lui faire voir le monde, en dehors des murs trop grands du palais royal.

« Mais, je ne dirais rien à sunwoo... »

Elle laisse sa voix résonner dans l'air, sous-entendu muet qu'elle attend quelque chose en retour, qu'elle veut qu'il lui demande contre quoi. Elle se déteste, mais c'est pour la bonne cause.

voleur au cœur innocent
feat. @Hwa Min Ji

L'expression de Min Ji lui rappelait celle que Sunwoo arborait parfois. Celle qui lui disait qu'il ne devait plus rien dire, qu'il était préférable de se taire plutôt qu'ajouter de quoi rallumer un feu plus terrible. Il n'aimait pas ce genre d'expression. Même s'il peinait à comprendre le monde autour de lui, il était bien conscient que la colère et la peur étaient des émotions ne menant à rien sinon à une catastrophe. C'était aussi pour cela qu'après avoir passé toute son enfance à broyer ces sentiments noir charbon, il s'était forcé à s'adoucir, à enfouir ces sensations qui le démangeaient pour sortir à nouveau. Il avait souvent peur pourtant... Et à nouveau il était irraisonnablement effrayé, se sentant presque ridicule dans sa propre frayeur, mais incapable de songer aux possibles conséquences de son action.
Il peinait à comprendre ce que lui disait la jeune femme. A vrai dire, il avait peut-être juste trop peur à cet instant pour mieux analyser ses mots. Comment pouvait elle détester son sang royal ? Une moitié, c'était déjà plus noble que le reste de la population... Les gens la respectaient, non ? N'était-ce pas assez ? Et puis, elle était la demi-soeur de Sunwoo... Ce simple fait sonnait étrange à ses oreilles. Il ne l'avait vue que peu au palais, et il semblait que sa relation avec son maître soit peu cordiale. Il était ainsi évident pour lui de s'en méfier. Il ne comprenait absolument rien aux relations familiales, n'en ayant pas connu, et ayant comme vrai modèle que les liens catastrophiques qu'avait le jeune prince de la seconde branche des Khan avec les siens.
Il ramena directement son poignet vers sa poitrine une fois que Min Ji se résolut à le lâcher, encore confus, la regardant sans savoir vraiment quoi dire ou quoi faire. Si ses relations étaient mauvaises avec Sunwoo, il semblait évident qu'elle le détestait aussi, par extension. Et que ruiner sa vie lui apparaitrait sûrement évident. Mais il se voyait mal la supplier de ne rien dire à son maître, avouer qu'il avait autant peur d'être abandonné par celui-ci. Quelque chose au fond de lui lui disait qu'elle le considérerait peut-être encore plus mal en sachant à quel point il avait arrangé jusqu'à ses raisons de vivre autour du prince. Pathétique chien qui se laisserait mourir sans son maître...
Il ne répondit rien, les lèvres closes quand elle annonça ne pas lui pardonner. Il s'y attendait. Il ne pouvait certainement rien y faire, c'était de sa propre faute. Il n'avait que lui-même à blâmer. Son regard était retourné droit au sol, tandis que son esprit s'imaginait le pire. Ce n'était probablement que le juste retour des choses pour ses péchés. Il n'aurait pas dû s'imaginer que sortir du palais puisse apporter quoi que ce soit de bon...
Il ne releva pas les yeux quand la voix de la fausse blonde résonna à nouveau. Pourtant, il peina à cacher un certain choc, se demandant s'il était normal qu'elle réagisse ainsi. Son temps indiquait qu'elle attendait probablement une contrepartie, mais le fait qu'elle ne dise rien à Sunwoo semblait être un miracle en soit. S'il causait des ennuis au prince, il craignait que celui-ci se débarrasse de lui. Il y avait bien d'autres personnes prêtes à rentrer à ses services, après tout... Il n'avait rien de spécial. Il ne comprenait déjà pas pourquoi il l'avait arraché à l'orphelinat, pourquoi c'était lui qu'il avait voulu pour lui tenir compagnie. Cela n'avait aucun sens.
"Contre quoi ?" questionna t-il donc simplement, relevant les yeux après être certain d'avoir repris une expression normale. Il ne voulait pas laisser percevoir plus que ça qu'il avait peur. Il n'était plus un enfant, il ne devait plus laisser ce sentiment le posséder. Et il devrait certainement travailler à ce qu'on ne puisse plus identifier ses failles. Il était encore un mauvais pion, un mauvais espion. C'était peut-être un miracle que Sunwoo ne l'ait pas jeté dehors, compte tenu de ses failles... Il se devait de devenir un soldat parfait pour lui rendre service... Mais c'était si difficile...
"Etes vous seulement digne de confiance ?" demanda t-il, sur ses gardes. On n'était jamais trop sûr de la validité des paroles d'autrui. Et il était évident pour le serviteur qu'il fallait toujours se méfier des mots venant des personnes haut-placés en particulier.